Pages d’histoire

Historique du village

Mazan, village de 6500 habitants est localisé au centre du département du Vaucluse, entouré au sud par les monts de Vaucluse et au nord par le géant de Provence, le Mont Ventoux (1912 mètres). Son territoire de 3840 hectares, traversé par la rivière Auzon, est situé à 6 km de Carpentras et 30 km d’Avignon. Nous sommes dans le Comtat Venaissin.

Dès la période préhistorique, on retrouve sur les collines des habitats dispersés, mais fréquents.

Mazan au temps de l’époque romaine

A la Conquête romaine ( 50 av. J.C. ), Mazan fait partie du territoire des Mémini dont la capitale est Carpentoracte (Carpentras). Dès le 1°siècle de grands domaines gallo-romains apparaissent. Notre terroir se dessine sur le grand cadastre romain de la colonie trouvé en 1950 à Orange, et l’on peut encore voir les traces de la centuriation (carrés de 710 mètres de coté, soit environ 50 ha) dans la campagne, entre les chemins.

Deux voies romaines secondaires, le chemin Mercadier au nord et le chemin de Banai au sud parcourent le pays avant de monter dans les Alpes. D’importantes villae (fermes) habitées du 1er au Vème siècles, ont été découvertes ça et là dans les quartiers de saint-Andéol, de Jusalem, de saint-Mirat etc.. où l’on mit au jour des fûts de colonnes, du marbre, des poteries, des autels votifs, des cippes (stèles funéraires) et la très importante nécropole de Saint-Andéol fouillée depuis 1936 par Jean et Guy Barruol, archéologues. Puis ce sont les 64 sarcophages paléochrétiens des Vème et VIème siècles groupés autour du cimetière actuel, comme une acropole, qui témoignent de l’importance de ce vicus (village) et de sa vie religieuse. D’ailleurs le nom de Mazan (première mention écrite  » Madazanum  » en 982) proviendrait du nom d’un grand domaine d’un gentilice (noble) romain, nommé  » Matacius « .

Ne dit-on pas que Saint-Andéol, vint le premier d’Orient évangéliser cette région du Comtat au II° siècle. Il y resta environ vingt ans et peut-être habita-t-il sur le territoire de Mazan !

En 1998, on découvre trois fours de potier fonctionnant depuis l’an 40 av. J.C. à l’an 10 de notre ère. On y fabriquait des têtes de chevaux (vraisemblablement formes dédiées à Epona déesse de la Guerre), de cerfs et de chiens en argile, et des plaques de parements de type Campana, destinées à orner les temples, découverte unique en France. Puis c’est enfin une amphore vinaire de type italique Dressel de 40 av. J.C. qui permet aux archéologues de conclure que nous sommes en présence de la preuve d’un des plus vieux vignoble celto-ligure ou gallo-romain (après Massilia/Marseille), vin que l’on exportait, donc à cette période-là, vers Rome.

Pendant les invasions des barbares, la région se dépeuple. Mais au VIIIème siècle elle est englobée dans l’Empire de Charlemagne (l’Emperi ). Le pays est administré par des comtes et des évêques : c’est aussi le royaume de Provence ou d’Arles.

Dès 1125 la région appartient au Comte de Toulouse. Le village est doté du prieuré Saint Andéol à son sommet (l’église paroissiale actuelle) tandis que N.D. du Puy (actuellement N.D. de Pareloup) était jusqu’en 1324 l’église paroissiale.

Les seigneuries

Le Comte de Toulouse, Raymond VII donne en 1248, en fief à son fidèle chancelier pendant vingt ans, Pons Astoaud, la co-seigneurie du castrum (village fortifié) de Mazan, Velleron et La Fare. Mais après avoir été excommunié par l’Eglise pour avoir soutenu les Cathares, le Comte de Toulouse, Raymond VII, doit donner le Comtat qui devient terre papale en 1274 sous Alphonse de Poitiers son successeur.

Les Astoaud garderont cette co-seigneurie jusqu’au XV° siècle.

Au XIV°s, une autre famille, les Retronchin ou Tronchin, auront la co-seigneurerie de Mazan pendant un siècle. Puis le cardinal della Rovère la rachètera pour deux ans; Il deviendra dix ans plus tard en 1505, le grand Pape Jules II, protecteur des arts.

En 1498 une autre famille, les Sade, hérite d’une partie de la co-seigneurerie et la gardera, avec les familles Astoaud/Causans, jusqu’à la Révolution.

Au XVI°, Mazan est plusieurs fois assiégé et pillé par les bandes protestantes du Baron des Adrets et du seigneur de Montbrun.

Pendant 200 ans, au XVII°s et XVIII°s siècle Mazan est en paix, c’est un village riche, mais les pestes, les famines, les mauvaises récoltes tendent à agiter la population. C’est vers 1725 que naitra le célèbre Càrri de Mazan (le char) : Journée des Revendications accordée au Peuple par les deux co-seigneurs et qui se perpétuera encore tous les vingt ans. Les derniers Càrri, formidables fêtes, eurent lieu en l’an 2000, 2010, 40000 personnes y assistèrent. Le prochain Càrri devrait avoir lieu en 2025 pour fêter le 300ème anniversaire de cette manifestation. Voir Liens sites.

Époque de la révolution française

Avant la Révolution la richesse agricole de Mazan provient des céréales, des cerisiers, des oliviers, des vers à soie, de la garance, du safran, du tabac, du chanvre et de la vigne.

1789, la Révolution n’épargne pas Mazan : les familles nobles émigrent, le peuple est tyrannisé par les révolutionnaires. Le village aura plusieurs municipalités : républicaine, révolutionnaire, papiste ou royaliste. Les églises sont fermées, vendues, profanées, les prêtres sont pourchassés, et disent la messe en cachette au péril de leur vie, le culte aboli, les moines Récollets expulsés.

L’Empire mettra fin à cette tragédie, très mal vécue par les populations ! En 1801 Napoléon rétablit le Culte, les mazanais très pratiquants, se ruent sur les sacrements jusque là interdits. Le moral revient, l’agriculture se développe sous le second Empire, malgré le déclin de la sériculture, la concurrence des couleurs chimiques face à la garance et en 1880 le phylloxéra ravage les vignes ; On replante avec de nouveaux plants, et la vigne recommence à rapporter, la culture s’étend. La prospérité revient au village, malgré les deux guerres mondiales.

De 1950 à nos jours

Vers 1950 le village se repeuple. En 2015 notre village compte 5557 habitants, agriculteurs, retraités, commerçants, nouveaux arrivants d’Europe et d’ailleurs qui revivifient Mazan. Le village dispose maintenant d’un collège de 800 élèves.

Mazan est jumelé avec la ville de Moudon dans le canton de Vaud en Suisse.

De nombreux monuments et le musée municipal, Musée de France, jalonnent notre village et rappellent à notre mémoire sa très riche histoire.

Depuis quelques années, comme Carpentras, notre village a reçu le label « Pays d’Art et d’Histoire ».

Les célébrités de Mazan

Donatien Alphonse François, plus connu sous le nom de Marquis de Sade ( 1740-1814). Il préféra habiter surtout le château de Lacoste, mais réalisa dans son théâtre du très beau château de Mazan, (XVIII°siècle, maintenant Hôtel-restaurant), le premier festival de théâtre (assez honnête) de Provence, avec une troupe de Marseille.

Jacques, François, Paul de Sade (1705-1778) né à Mazan, oncle du précédant, abbé de Sade, écrivain renommé et poète auteur des Mémoire pour la vie de Pétrarque. Il habita son château de Saumane.

Le grand sculpteur Jacques Bernus (1650-1728). Il réalisa de magnifiques anges orants, des tombeaux et des statues pour les églises de la région.

Alexis Peyrotte ( 1699-1769) né à Mazan, ornemaniste renommé de la région parisienne. A Versailles, Il a décoré par deux fois les appartements de Louis XV et de la reine Marie Lesczynska

Notre village a sur son territoire la plus grande carrière de gypse, à ciel ouvert, d’Europe, des plâtres Siniat. Mais son plus beau fleuron est sans doute la vigne, et ses crus des Côtes du Ventoux pouvant être dégustés et appréciés à sa Cave coopérative et dans ses nombreux domaines privés.